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DAVID José-Maria La clairevoyance cinétique

José-Maria David est né en 1944 en Loire Atlantique. Il passe son enfance près de la forêt du Gâvre, une forêt giboyeuse qui fut l’un des principaux domaines de chasse des ducs de Bretagne au Moyen-Âge et la Renaissance. Dans cet environnement chargé d’histoire, il vit au contact de la nature et des animaux, en osmose avec eux, et il s’intéresse particulièrement aux chevaux. Rien d’étonnant à ce qu’il ait cherché très tôt à leur rendre hommage en les immortalisant dans ses sculptures.

Son amour de l’art le conduit tout d’abord à exercer le métier d’antiquaire. Mais en 1986, il décide de se consacrer entièrement à la sculpture, avec comme seul et unique thème les animaux, qu’ils soient sauvages ou domestiques. Dans ce registre, tout en s’appliquant infiniment au modelé, il rend à merveille les expressions des animaux saisis sur le vif : l’inquiétude, la défense, l’alerte, la quiétude, la tendresse. Chez lui, le bison bondit, le loup est aux aguets, le taureau charge, le guépard est en pleine course, le hibou affiche un air surpris, les pandas tiennent une conférence, le dromadaire va son train, le cheval se cabre, les fauves s’amusent, le chat est couché paresseusement … Autant d’exemples qui prouvent que José-Maria David est un merveilleux conteur de la vie animale.

Au fil des ans prend forme un conséquent bestiaire d’où se dégagent force et dynamisme. Ses sculptures s’affirment comme pur mouvement, elles deviennent l’instrument, le véhicule d’une perception absolue de la mobilité, particulièrement bien rendue dans La course du guépard. Cette sculpture traduit une idée du mouvement qui va au-delà des ambitions classiques de stabilité et d’unité. En instituant le déchaînement de l’animal par l’hypermobilité et la vitesse, José-Maria David produit des effets quasi cinétiques de dépassement de la vision et du corps. La sculpture s’emporte, développe un sentiment aérien traversé de forces extraordinaires. L’espace en est virginisé. Il nous est donné à voir, à comprendre, à sentir comme un nouveau monde, un univers où l’œil va plus vite que la pensée, où la perception décolle vers la sensation, où notre physique tout entier tressaille pour s’ouvrir au ravissement du règne des anges.

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 La course du guépard
Cette démarche artistique de José-Maria David est au demeurant engagée sur des bases figuratives très simples. Mais il ne faut pas oublier que c’est aussi de la représentation d’une réalité parfaitement connue que la vision ordinaire peut être le plus efficacement retournée. Avec talent, en praticien infaillible, il donne ainsi vie à de magnifiques animaux en bronze. Sa rapidité d’exécution et la nervosité de son modelé qui laisse apparent le tracé de ses doigts actifs sur la matière ne sont pas sans rappeler d’une certaine manière le sculpteur animalier Rembrandt Bugatti.

Son oeuvre rassemble maintenant pas moins de 300 sculptures. Elles constituent par leur raffiné ,leur délicat, de authenticité et leur spontanéité de véritables merveilles, suscitant toujours l’engouement des amateurs. Certaines atteignent des records dans les ventes publiques internationales, tel ce Guépard, adjugé 250 000 € en août 2010 à Deauville.

Question d’ART - édition GUS’ARTS janvier 2012 - www.gusarts.com

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