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Dictionnaire illustré des sculpteurs animaliers et fondeurs de l’Antiquité à nos jours

Deux volumes, 1100 pages, 5500 illustrations en couleur. Editions Argus-Valentines, Paris, Juin 2005

Ouvrage couronné par l’Académie des Beaux Arts. « C’est une immense entreprise qui établit l’importance dans l’Art de la représentation de l’animal , qui inspira et inspire tant d’artistes, de Lascaux à César… ouvrage d’Art, ouvrage de référence, tous les domaines de le sculpture sont présents dans cette édition, c’est une somme que tout artiste, historien, collectionneur, marchand ou bibliothécaire se doit de saluer ». Pierre-Yves TREMOIS, membre de l’Institut.

Son titre est long mais il n’en fallait pas moins pour évoquer un contenu qui tient ses promesses, et davantage puisque Dictionnaire aurait pu être mis au pluriel. C’est ainsi qu’entre celui des sculpteurs et celui des fondeurs, où s’intercale un « catalogue illustré » de leurs sculptures, la lettre P propose au mot Porcelaine …un dictionnaire des artistes qui ont œuvré ou oeuvrent encore sur céramique, notamment à la Manufacture de Sèvres.

Dictionnaire des sculpteurs

Le mot illustré aurait pu être précédé de richement…Y sont reproduits plus de plusieurs milliers d’œuvres (presque toutes en couleur) signatures, marques et cachets, qui mettent en valeur le travail des sculpteurs, des fondeurs ou céramistes. En plus des artistes et fondeurs ou de leurs familles, musées, collectionneurs, maisons de ventes et galeries ont ouvert en grand leur portes, vitrines, ou archives à l’auteur.

Dictionnaire des sculpteurs tome1et2

Les sculpteurs qui s’y côtoient, de la simple citation à la notice biographique détaillée quand elle n’est pas exhaustive, sont au nombre de 2512, pendant que plus de 400 fondeurs (dont ceux encore en exercice voient même leurs coordonnées publiées) rappellent que le bronze fut et reste le matériau de prédilection en ce domaine. Plusieurs dizaines de musées, parmi les plus prestigieux de la planète, voient leurs collections d’œuvres animalières citées ou présentées.

L’auteur avec le sculpteur César

L’exercice ne s’arrête pas là. Entre les articles de l’auteur et ceux de 42 intervenants, l’ouvrage propose un tour d’horizon de la sculpture animalière qui entraîne ses lecteurs sous toutes les latitudes, de l’antiquité à nos jours. Histoire, techniques, opinions d’artistes ou de personnalités, aspects juridiques, marchés…avec la précision du scientifique, Jean-Charles HACHET, dans un langage clair et sans fioriture, nous offre ici un formidable outil d’identification et de découverte. Enfin, en plus des grandes signatures, notamment du XIXe siècle, les artistes du XXe siècle et contemporains occupent une place de choix, dont assurément de nouveaux talents non encore répertoriés dans aucun ouvrage

Cet ouvrage de référence, sans équivalent, va vite devenir indispensable aux nombreux amateurs et collectionneurs de sculpture, et bien évidemment aux professionnels et experts. Mais c’est avant tout aux artistes eux-même qu’il est dédié, car si paradoxal cela soit-il à l’ère internet, il constitue entre-eux et pour eux un trait d’union quasiment unique.

Volume I

13 remerciements

23 avant propos

Préface . André Bettencourt
Une immense entreprise… Yves Trémois
Suspendre le temps . Michel Dauberville
Avant-propos . Antoine Poncet
Introduction

35 les techniques

36 Définitions et lois quant aux techniques de fonte

38 Les techniques de fonte

38 . la fonte à cire perdue

46 . la fonte au sable

48 . les autres techniques de fonte

50 Les techniques de finition

55 La fonderie aujourd’hui . Didier Landowski

57 Glossaire

65 l’histoire de la sculpture animalière

66 Les civilisations antiques

67 . Perse, les bronzes du Luristan

68 . Les bronzes d’Amlash, les bronzes du nord de la Perse

69 . La Scythie et l’art des steppes

71 . Le bassin méditerranéen, l’Egypte

72 . Le bassin méditerranéen, la Gaule

74 . Le bassin méditerranéen, la Grèce

75 . Le bassin méditerranéen, Rome

77 . L’Asie, la Chine

80 . L’Inde

82 . L’Asie du Sud-Est

83 . L’Asie orientale – Corée, Japon

84 . Moyen-âge : L’éclipse

86 .De la Renaissance au XVIIIème

89 . L’Italie

94 . La France

99 . L’Allemagne

100 . La fonte d’art de la Renaissance au XVIIIème

101 .Apport de la céramique dans la sculpture

116 .Le bestiaire de la Manufacture de Sèvres. Tamara Préaud

117 .Le XIXème et le début du XXème siècle, l’âge d’or

126 Les âges d’or du bronze . Alain Richarme

127 La sculpture des XIXème et début du XXème

128 Art moderne ou contemporain ?

130 L’époque contemporaine

138 Autres regards sur le monde animalier au XXème siècle . Félix Marcilhac

141 Grand angle sur la sculpture animalière. Lionelle Courbet-Virion

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Les livres qui traitent de sculpture animalière sont non seulement fort peu nombreux, mais assurément aucun n’est aussi complet que le Dictionnaire illustré des sculpteurs animaliers et fondeurs, de l’antiquité à nos jours de Jean-Charles Hachet.

L’ouvrage est tout simplement exceptionnel.

Son titre est long, mais il n’en fallait pas moins pour évoquer un contenu qui tient ses promesses, et davantage puisque "Dictionnaire" aurait pu être mis au pluriel. C’est ainsi qu’entre celui des sculpteurs et celui des fondeurs, où s’intercale un "catalogue illustré" de leurs sculptures, la lettre P propose au mot porcelaine … un dictionnaire des artistes qui ont œuvré ou œuvrent encore sur céramique, notamment à la Manufacture de Sèvres (qui a spécialement ouvert ses archives à l’occasion de cette publication).

Le mot illustré aurait pu être précédé de "richement"… Y sont reproduits plus de 5160 œuvres (presque toutes en couleur), signatures, marques et cachets, qui mettent en valeur le travail des sculpteurs, des fondeurs ou céramistes. En plus des artistes et fondeurs ou de leurs familles, musées, collectionneurs, maisons de vente et galeristes, ont ouvert en grand leurs portes, vitrines, ou archives à l’auteur… quand ce ne sont pas dans des musées en mal d’espaces pour présenter leurs œuvres.
Les sculpteurs qui s’y côtoient, de la simple citation à la notice biographique détaillée quand elle n’est pas exhaustive, sont au nombre de 2512, pendant que plus de 400 fondeurs (dont ceux en exercice voient même leurs coordonnées publiées) rappellent que le bronze fut et reste le matériau de prédilection en ce domaine. Plusieurs dizaines de musées (parmi lesquels les plus prestigieux de la planète) voient leurs collections d’œuvres animalières citées ou présentées.

L’exercice ne s’arrête pas là. Entre les articles de l’auteur et ceux de 42 intervenants, l’ouvrage propose un tour d’horizon de la sculpture animalière qui entraîne ses lecteurs sous toutes les latitudes, de l’antiquité à nos jours. Histoire, techniques, opinions d’artistes ou des personnalités, aspects juridiques, marché… avec la précision du scientifique, Jean-Charles Hachet*, dans un langage clair et sans fioritures, nous offre ici un formidable outil d’identification et de découverte. Enfin, en plus des grandes signatures – notamment du XIXème siècle – les artistes du XXème siècle et contemporains occupent une place de choix, dont assurément de nouveaux talents non encore répertoriés dans aucun ouvrage.

Cet ouvrage de référence – sans équivalent – va vite devenir indispensable aux nombreux amateurs et collectionneurs de sculpture, et bien évidemment aux professionnels et experts. Mais c’est avant tout aux artistes eux-mêmes qu’il est dédié, car, si paradoxal cela soit-il à l’ère internet, il constitue entre eux et pour eux un trait d’union quasiment unique.

Le contenant est à la hauteur du contenu : numéroté, imprimé en couleur sur un papier superbe, ce dictionnaire de 1088 pages, pour tester maniable, est livré en 2 volumes reliés sous toile, protégés par un coffret.
Diffusé en France par HATIER (distribution HACHETTE Livre réf. 4915237) il sera disponible chez les meilleurs libraires dès le 21 juin 2005.
Coffret : 353 x 242 x 98 mm 239 euros
Isbn 2-919769-13-8 EAN 9782919769131

L’AUTEUR
Jean-Charles HACHET

Ecrivain et historien d’art, il est l’un des plus grands experts en sculpture. Président de la Société Européenne d’Art Contemporain, Membre fondateur et Secrétaire Général du Grand Prix Européen de la sculpture, Prix Géricault, on lui doit de prestigieux ouvrages d’art. Médecin, chercheur et clinicien, le docteur Jean-Charles Hachet est aussi l’auteur de nombreux ouvrages de médecine.

CONTACTS
L’éditeur
Argusvalentines
www.argusvalentines.com
à l’adresse e-mail ci-dessous
redaction@argusvalentines.com

AVIS DE SPECIALISTES

André Bettencourt, Membre de l’Institut, écrit dans sa préface : « Le livre de Jean-Charles HACHET fait œuvre de mémoire. Il nous plonge au cœur du patrimoine artistique de la sculpture animalière de toutes les époques et de tous les pays et en même temps nous projette dans l’avenir tant il renferme de jeunes talents qui vont s’affirmer

dans les années à venir. Parler de ce patrimoine mondial bien ancré dans la réalité est une notion riche de sens qui prend une dimension particulière à l’heure de l’émergence passionnante des réalités virtuelles de l’internet et du cybermonde. Ce dictionnaire est une invitation à la découverte. Il doit permettre aux collectionneurs, vendeurs, amateurs, de "flâner" au fil des pages, d’identifier un bronze signé qu’ils possèdent ou ambitionnent de posséder, de se documenter sur la carrière du sculpteur, son style et ses recherches. Son abondante illustration pourrait en quelque sorte être celle du catalogue d’un musée idéal consacré à la sculpture animalière des origines à nos jours. Elle vient guider le lecteur et l’aider dans son approche… En s’adressant à l’intelligence et en réveillant l’imaginaire de chacun et en réveillant l’imaginaire de chacun, ce livre est à bien des égards exemplaire. Incomparable par la qualité, l’importance historique et la quantité d’artistes répertoriés, plus de 2500, et des œuvres présentées, nul doute qu’il fera date. Puisse-t-il maintenant accompagner les futurs collectionneurs, les professionnels, les amateurs, les connaisseurs et les curieux dans leurs recherches pour continuer à porter bien haut la part de rêve dont nous avons tous besoin. »

Pierre-Yves Trémois, Membre de l’Institut : « Ce dictionnaire sur le bestiaire sculpté est une immense entreprise. Ouvrage d’art, ouvrage de référence, tous les domaines de la sculpture animalière sont présents dans cette édition. C’est une somme que tout artiste, historien, collectionneur, marchand ou bibliothécaire, se doit de saluer.

A PROPOS DE L’OUVRAGE...

Chine du Centre, Chevaux debouts, terre cuite rouge, dynastie des Han postérieurs, I-IIe siècle

Depuis l’aube des temps, génération après génération, les hommes ont, par la science et par l’art, enrichi notre univers et transformé notre destin. Par leur activité scientifique, modeste aux origines puis de plus en plus aguerrie, ils ont cherché à décrire et à expliquer le monde, la vie. Par leurs créations artistiques, ils ont consigné les images qui sans eux ne nous seraient jamais parvenues et traduit dans la matière des représentations que le monde réel ne peut nous donner.
Depuis la découverte des métaux, il ya plus de sept millénaires, le développement des techniques de fonte a ouvert des voies nouvelles à la production artistique. Les objets en bronze

Lion, basanite verte, marbre jaune pour la sphère sur laquellle l’animal repose l’une de ses pattes, sculpture romaine, 1er siècle avant Jésus-Christ

se sont répandus dans le monde entier et la sculpture animalière, cette profonde tradition humaine, n’a cessé de tenter les artistes. Du magique à l’anthropomorphisme, de l’objectivité zoologique au seul dessin plastique, l’énergie du sculpteur est toute entière contenue dans l’aboutissement de son œuvre.

La sculpture animalière, c’est d’abord et tout simplement une sculpture. C’est une œuvre dont la force de représentation est remarquable. En fait l’histoire de la sculpture animalière fait défiler devant nous toute l’histoire de l’art, avec ses différents courants, romantiques, naturalistes, expressionnistes, impressionnistes, cubistes, surréalistes…c’est l’histoire de l’humanité.

Chine du Sud, époque Shang, XIIe-XIe siècle avant notre ére, Zun Camodo (récipient à alcool en forme d’éléphant)

Les sculpteurs sont de tous les temps et il suffit d’entendre aujourd’hui les artistes, du plus jeune au plus âgé, pour savoir combien la sculpture est une discipline qui nécessite patience et obstination, fruit d’un long apprentissage basé sur l’observation et la persévérance.
Dans les civilisations antiques, les représentations en bronze d’animaux réels ou fantastiques sont la plupart du temps à relier au rituel sacré et à l’ornementation d’objets usuels.

Andrea Riccio, Jeune noir chevauchant une chèvre

Ils apparaissent en général dans les civilisations culturellement très développées et s’inscrivent dans une création artistique plus large qui s’exprime également dans d’autres matières, principalement la terre cuite (Chine, Benin,…) ou bien de l’or (Scythie) ou encore le fer. Les plus anciens connus sont les fameux bronzes du Luristan du IXe –VIIe siècles avant Jésus-Christ (plaques de mors de chevaux, enseignes, épingle, étendards…), les bronzes des steppes eurasiatiques, les bronzes égyptiens, les bronzes chinois. Il s’agit là d’une statuaire en bronze extrêmement brillante qui nous montre l’habileté et la sûreté de ces artistes.

Antonio Susini (d’après), Taureau attaqué par un lion, bronze

Le Moyen-Age témoigne d’une rupture dans la tradition du bronze en général et du bronze animalier en particulier. Cette récession a duré pendant toute la période médiévale, qui voit, si l’on excepte quelques œuvres, la stagnation de la statuaire en bronze. A cette époque, la religion est de loin le thème favori et la principale source d’inspiration. Quelques animaux comme le lion, le cheval, le chien, l’aigle, le coq, ou encore la chouette résistent toutefois à cette désaffection du moment et apparaissent parfois en décors d’objets usuels en bronze.
Il faut attendre le début de la Renaissance pour voir le retour en Europe d’une production de bronzes animaliers, d’abord centrée sur les statues équestres dont le sculpteur Donatello (1386-1466) inaugure le genre en réalisant la statue du condottière Gattamelata en 1453. En fait les premières manifestations strictement animalières ressurgissent avec le sculpteur Jean de Bologne (1529-1608), qui renoue avec une tradition rompue depuis plus de 1000 ans en modelant principalement des chevaux et des taureaux.

Au XVIIe et surtout au XVIIIe siècle, c’est en France que cet art va s’épanouir avec de grands artistes comme Bouchardon, Girardon, les frères Coustou, Falconet. Notre pays voit alors se multiplier les sculptures colossales qui, pour la plupart ne sont pas parvenues jusqu’à nous, ayant souvent été fondues pour des besoins militaires. En revanche, nous en possédons des réductions, réalisées par les artistes eux-mêmes ou par leurs disciples, sans aucune aide mécanique et donc parfois peu fidèles à la sculpture monumentale originale. Le goût se développe en faveur de la faune et de la flore, conséquence de la vulgarisation des sciences naturelles. L’animal devient un sujet d’études, sa morphologie est analysée et reproduite en dessins, peintures, gravures et sculptures.

Borghèse, Centaure, bronze, Rome XVIIe siècle

Et, au début du XIXe siècle, le Muséum d’Histoire Naturelle et sa ménagerie, héritiers du jardin du Roy, participent à l’essor du bronze animalier qui connaît un épanouissement exceptionnel à la fois par le nombre et la qualité des œuvres produites. L’esthétique relève alors d’un long travail de réinterprétation des canons de l’Antiquité gréco-romaine transmis par Byzance et la civilisation arabo-musulmane dans sa période Omeyade, véritables sources de la timide réapparition des bronzes animaliers au quattrocento en Italie.

Thomas-François Cartier, Belluaire terrassant un lion

Le XIXe siècle, s’il s’inscrit pleinement dans cette tradition, est avant tout le lieu du quadruple révolution, une révolution technique qui rend possible la reproduction en série des bronzes de collection, une révolution sociologie en liaison avec l’avènement de l a « bourgeoisie triomphante » qui impose ses valeurs jusque dans la création artistique dont Paris devient le centre incontesté, une révolution thématique avec un goût marqué pour l’exotisme, les animaux, la chasse, une révolution marchande enfin dans la mesure où les bronzes d’édition en général et animaliers en particulier, deviennent des objets commerciaux. Dans ce foisonnement de la sculpture animalière du XIXe siècle, se dégagent quelques lignes de force. D’abord le choix de sujets nobles : lions assis, couchés, dressés dans les statues monumentales ; chevaux pur sang, animaux de vénerie comme les cerfs, les biches, associés aux chiens de chasse dans les groupes de taille plus réduite ; animaux exotiques enfin, tigres, panthères, antilopes, gazelles…Ensuite une prédilection pour scènes de genre ; faon tétant sa mère, chien attaquant un renard ou un cerf, combat de tigre de serpent…Enfin une recherche de l’exactitude anatomique tendant à reproduire les animaux avec tout leurs attributs.

César, Poule Andrée

En bref on trouve là un intérêt pour l’anecdote et d’une manière générale des thèmes et un esprit que combattra point par point la réaction moderne du XXe siècle. Les sculpteurs, au tournant du siècle dernier, refuse le carcan de la fidélité anatomique, se « moquent » de la noblesse du sujet et vont chercher leurs modèles parmi les animaux domestiques les plus communs tels la chèvre (Picasso), la vache (Calder), le chien bâtard (Giacometti), la grenouille (Ernst)…

Certains artistes s’inspirent même d’espèces considérées comme répugnantes. Ainsi Germaine Richier consacre une partie de son œuvre à la représentation d’araignée, de crapauds, de chauves-souris. L’art se libère du réalisme et, les tendances artistiques non figuratives qui se font jour, fauvisme, cubisme, abstraction, surréalisme, s’accommodent parfois mal avec l’art animalier. Cependant, la thématique de l’animal n’est pas pour autant dédaignée par les sculpteurs contemporains, et face aux conceptions abstraites, cubistes ou surréalistes, a toujours subsisté une sculpture où la tradition plastique héritée du passé demeure vivante et active. En outre, on constate depuis une vingtaine d’années une baisse relative du goût pout l’abstraction.

Pierre-Yves Trémois, Saint Pierre, bronze poli

Et aujourd’hui, l’art animalier connaît, convenons- en, un regain d’intérêt. Notre époque serait mal fondé à envier celle de Barye. Les artistes sont en effet nombreux à se fixer comme idéal de célébrer sur la toile, dans la pierre ou dans le bronze, les lignes, les volumes et les attitudes de ces chefs-d’œuvre vivants que sont les animaux. Combien de ces artistes ont fait le choix de l’animal comme modèle après avoir été d’authentiques portraitistes, des peintres ou des sculpteurs de figures humaines ou de nus ?

Igor Ustinov, "Mémoire d’éléphants"

Beaucoup sont et restent des artistes complets dont la sensibilité et l’expérience va dicter la manière dont ils vont traiter le sujet. Les matériaux nouveaux, les progrès techniques autorisent désormais les recherches les plus audacieuses dont l’aboutissement se traduit par des représentations de l’animal est parfois des plus insolites. Celles-ci ajoutent ainsi de nouvelles variantes à un répertoire déjà tellement riche en termes de postures, de comportement, de formes…
Grâce à tous ces artistes, dans l’art et dans la vie quotidienne, l’animal a retrouvé sa place. Nous côtoyons leurs témoignages dans les jardins et sur les places publiques, nous les admirons en flânant chez les antiquaires, nous les convoitons dans les salles des ventes, nous ne nous lassons pas de les contempler comme décor d’intérieur…De là l’idée de les rassembler dans un ouvrage à la gloire de tous ces artistes dont l’œuvre, présente ou passée, contribue à enrichir le bestiaire universel.

L’âge d’or (extrait de l’ouvrage)

Antoine Louis Barye ; Indien monté sur un éléphant

Au XIXe siècle, l’art animalier, riche d’une longue tradition, conquiert son autonomie. Dans le rapport nouveau qui s’instaure entre l’artiste et la nature, les animaux occupent une place de choix. Ils ne sont plus les accessoires ou les faire-valoir des actions humaines, mais une force libre et déchaînée. Ils étaient allégories ou anecdotes, ils deviennent des symboles magistraux et flamboyants. A l’instar des tendances artistiques générales de l’époque, ce renouveau de l’art animalier s’inscrit dans le cadre du courant romantique. Ce mouvement intellectuel et artistique qui s’est manifesté en Europe dès la fin du XVIIIe, se caractérise par une volonté de faire prévaloir le sentiment sur la sensibilité, le goût de la nature, du mystère et la mort. Il s’agit là d’une réaction contre le rationalisme du siècle précédent.

Antoine Louis Barye ; Cheval turc, antérieur gauche levé

Pour les artistes, peintres ou sculptures, l’homme n’est désormais plus le centre de l’univers ni même un acteur incontournable des compositions qu’ils mettent en scène. L’animal fait intimement partie de sa vie de tous les jours, qu’il s’agisse des animaux domestiques à la campagne où de ceux qui prennent une part active dans l’évolution de la société. Le cheval est l’animal phare : il assure une large part du transport des marchandises et des hommes, notamment au cours des guerres où son est capital.

A cette époque tous les peintres de batailles se devaient d’être animaliers, des Maîtres du cheval. Mais aussi, l’animal intéresse les artistes pour lui-même. En l’étudiant, ils explorent son univers et se

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Cain ; Lion et lionne de Nubie se disputant un sanglier
confrontent avec la force, la puissance, l’impétuosité, la liberté. L’épanouissement de la sculpture animalière s’inscrit dans un contexte social particulièrement favorable. Les découvertes des grands naturalistes, comme Buffon et Cuvier, etle prestige dont ils jouissent, suscitent un nouvel intérêt pour les animaux. Le développement de grands jardins zoologiques à Paris, Berlin ou Anvers, permet aux sculpteurs de bénéficier d’un incomparable champ d’observation. Ils peuvent étudier derrière les grilles une multitude d’animaux exotiques, en particulier les grands fauves. Enfin, la chasse, très pratiquée à cette époque, fournit de nombreux sujets aux artistes et donne lieu à une infinité de statuettes et de groupes. Dans ce domaine, il faut souligner le rôle d’Antoine-Louis Barye qui, par sa persévérance et sa détermination, réussit à imposer la sculpture animalière alors rejetée par les milieux artistiques officiels. Le succès qu’il remporte dès le Salon de 1831 montre bien l’émergence d’un engouement pour la sculpture animalière.

Antoine Louis Barye ; Loup tenant un cerf à la gorge

La demande accrue et persistante d’un très vaste public en fait un véritable phénomène de mode et nombreux seront les artistes qui suivront cette voie. Barye, qui sera l’un des maîtres de Rodin, est le plus grand des animaliers romantiques. Il s’est surtout plu à représenter les grands fauves qu’il étudiait au Jardin des Plantes avec une précision très scrupuleuse de naturaliste. Mais bien qu’il ait toujours observé les animaux en captivité, ses œuvres sont au plus haut point imprégnées du mouvement, de la puissance et de la férocité du monde sauvage. Il aime à sculpter, souvent grandeur nature des combats d’animaux tel le célèbre Lion au serpent dont le plâtre fut exposé au Salon de 1833. Les luttes entre les animaux qu’il immortalise témoignent de la force du combat et expriment une grande tension dramatique. Mais à la grande différence de nombreux sculpteurs qui suivront sa voie, Barye ne représente pas de chasseurs orientaux dans ses scènes, il isole ses grands fauves de toute présence humaine comme pour mieux nous les montrer dans leur vérité souvent tragique liée au monde sauvage.
Cette manière réaliste d’interpréter le monde sauvage fait rapidement l’unanimité.

Antoine Louis Barye ; Jaguar dévorant un lièvre

Les Goncourt, en visite au salon de 1852, voient dans le Jaguar dévorant un lièvre, « une de ces imitations de la nature vivante au-delà desquelles la sculpture ne peut aller ». Le goût pour le tragique et la violence est l’une des formes d’expression qui caractérisent les artistes romantiques. Après Barye, Auguste Caïn évoque la cruauté du monde animal dans des groupes placés de part et d’autre du perron Castiglione situé au jardin des Tuileries à Paris : Lion et lionne de Nubie se disputant un sanglier, Rhinocéros attaqué par un tigre.
La lutte de l’homme contre l’animal va également inspirer les sculpteurs et prend un accent plus tragique que dans les scènes de chasse de Barye car il s’agit désormais de l’homme attaqué par l’animal. Dès 1850, Emmanuel Frémiet sculpte le groupe Combat d’ours et d’homme ou Ours et rétiaire dont le plâtre a disparu. Il s’agissait là du point de départ de recherches qu’il allait poursuivre pendant près d’un demi siècle. En 1859, il fait scandale avec son Gorille femelle emportant une négresse, exposé, grâce à l’appui de Nieuwerkerke, derrière un rideau, ce qui lui assura une célébrité immédiate.

E. Frémiet ; Gorille enlevant une femme

Détruit, par malveillance, Frémiet explique : « il y avait bien la place, il est vrai, pour un art intermédiaire, pour une formule mixte, la lutte de l’animal contre l’homme, et c’est ce genre que j’adoptai avec un Rétiaire étouffé par un ours pour ne m’aliéner ni l’Institut ni le Jury. Mais j’eus le malheur de passer au gorille. En un temps où le bruit commençait à se répandre que l’homme et le singe étaient frères, c’était bien de l’audace et ma tentative s’aggravait de ceci que, le gorille étant le plus laid de tous les singes, la comparaison n’était pas flatteuse pour l’homme. Par un surcroît de témérité, ce gorille enlevait une femme. Soulevé dans une réprobation unanime, le Jury déclara sérieusement qu’une telle œuvre offensait les mœurs, et il l’exclut sans pitié du salon ».

En 1887, les esprits ayant évolué, la seconde version du groupe vaudra à l’artiste la médaille d’honneur. En 1895, Frémiet va atteindre le paroxysme de la férocité avec un Orang –outan étranglant un sauvage de Bornéo.

P.J Mène ; Cheval au palmier

Cependant, le monde des animaux inspire également les sculpteurs en tant que sujet à part entière.

Avec Pierre-Jules Mène, les compositions ordonnancées avec soin se développent tel un récit. La Chasse en Ecosse, Prise du renard, a fait l’objet de plusieurs de plusieurs variantes. L’artiste raconte l’histoire de cette chasse avec plus ou moins de détails ; la version la plus complète met en scène le chasseur écossais, debout devant son cheval en train de montrer le renard tué à ses chiens ; la version la plus « sommaire » montre le chasseur seul avec un chien auquel il montre le renard. De nombreuses éditions de cette prise du renard ont été réalisées aussi bien dans la propre fonderie de l’artiste que dans celle de Susse après sa mort. Mène s’est aussi beaucoup intéressé au cheval qu’il représente seul ou en groupe : Cheval au palmier, Cheval Ibrahim, Poulain et jument…

P. J. Mène ; Jument et son poulain

Avec Caïn, Jacquemart, Frémiet, la perception du monde animal telle qu’elle apparaît dans leurs œuvres sculptées répond à une conception très réaliste. Ils montrent les animaux grandeur nature et dans des postures et attitudes habituelles propres à leur espèce ou leur destin : Lion reniflant un cadavre par Jacquemart, Abattage du cheval percheron par Frémiet. Les compositions qui représentent souvent des scènes de chasse à courre où figurent des chevaux, des chiens, des cerfs…, connaissent un vif succès notamment auprès de la bourgeoisie.
Les animaux domestiques (chiens, chats) ou des oiseaux servent également fréquemment de modèles aux sculpteurs de cette époque qui font appel à un bestiaire particulièrement varié y compris emprunté à la mythologie.

Si certains ont pu alors parler de confusion, il faut plutôt y voir une grande richesse. Héritières des œuvres de l’Antiquité, les scènes mythologiques dites néo-grecques figurent en grand nombre aux Salons.

Antoine louis Barye ; Thésée combattant le centaure Biénor

Barye sculpte Thésée combattant le Centaure Biénor et Thésée combattant le Minotaure, Carrier-Belleuse l’Enlèvement de Déjanire, tandis que Cartier modèle son Belluaire terrassant un lion, et Frémiet dont l’approche est moins conventionnelle, Pan et oursons.
En fait, plus que le sujet lui-même qui n’est qu’un prétexte, il s’agit pour ces artistes d’un exercice visant à restituer le mouvement, les attitudes, le rendu des situations que ces thèmes inspirent.
Les contacts de plus en plus fréquents avec l’Orient et l’Afrique, les conquêtes coloniales, engendrent à cette époque un enthousiasme du public pour l’exotisme. Les sculpteurs animaliers vont répondre à cette demande : Isidore Bonheur sculpte Cavalier africain attaqué par un lion, Mène, le Fauconnier arabe, Alfred Dubucand, Cavalier et femme arabe à la fontaine et l’ânier du Caire, Ferdinand Pautrot, Cavalier arabe guettant…

F. Pautrot ; Cavalier arabe guettant

Avec les statues équestres représentant des personnages historiques, thème cher aux romantiques, la sculpture animalière enrichit son iconographie. Les exemples sont très nombreux ainsi qu’en témoigne l’œuvre de Barye : Charles VII à cheval, Charles VI effrayé dans la forêt du Mans, Gaston de Foix, le Duc d’Orléans, Le Général Bonaparte… Frémiet nous a laissé Jeanne d’Arc à cheval, le Grand Condé, Napoléon 1er à cheval. Quant à Meissonnier, on lui doit Le Tsar Nicolas II à cheval, Napoléon 1er à cheval…pour ne citer que les plus connus.

Comte du Passage ; Le piqueux

Dans ces compositions, le cheval occupe une place de premier plan pour la mise en valeur du personnage représenté. Il faut dire que cet animal bénéficie d’un engouement particulier tant de la part des sculpteurs que du public. Il apparaît dans les scènes de chasse à courre (Le Piqueux de Barye, La Saint Hubert de Frémiet, Le piqueux du Comte du Passage), les scènes de guerre (Conducteur de char aux deux chevaux de Frémiet, Gladiateur sur son char de Drouot, Le combat du duc de Clarens et du Chevalier de Fontaine et Napoléon à cheval de Nieuwerkerke, Hussard à cheval de Tourgueneff…), ou encore représenté pour lui-même. Les courses de chevaux, très pratiquées fournissent également de beaux sujets aux artistes. Ainsi chevaux et cavaliers sont souvent pris comme modèles pour de la réalisation de compositions : Le vainqueur du Derby, Cheval sellé avec un chien de Mène, Jockey à cheval et le Passage de la haie d’Isidore Bonheur, Le gagnant du Derby de Lenordez… Cet artiste s’est particulièrement illustré dans la représentation de bêtes de race et de chevaux vainqueurs de courses hippiques : Don Carlos, Vermout, Fortunio… Ces animaux aux allures d’athlètes inspirent en effet tout particulièrement les sculpteurs qui se plaisent à reproduire leurs formes souples et gracieuses.

E. Drouot ; Gladiateur sur son char

Au XIXe siècle, les bronzes animaliers, d’édition ou monumentaux connaissent un développement sans précédent qui profite tout particulièrement aux artistes français dont la réputation est alors internationale : groupes animaliers par Barye à Baltimore, statue équestre par Cain à Genève, statue de Lafayette par Bartholdi aux Etats Unis.

Les petits bronzes décoratifs, très demandés se multiplient, issus parfois d’éditions en taille réduite de bronzes monumentaux. C’est ainsi qu’il n’est pas rare de découvrir un Tigre de Barye ou un Cerf de Mène, ornant l’intérieur bourgeois d’un appartement.
Ils connaissent un succès considérable, cadeaux de mariage, trophées récompensant le lauréat d’une compétition sportive, leur fonction est diverse et s’adapte aux circonstances.

E. Frémiet ; Le chien blessé

Cette situation n’est pas sans rapport avec l’apparition et le développement de grandes fonderies comme Barbedienne ou encore Susse Frères dont les tirages illimités inondent le marché, transformant les bronzes d’édition en objets commerciaux. Désormais, l’œuvre échappe au sculpteur qui ne peut plus s’impliquer personnellement dans chacune de ses pièces. Il laisse alors sa place au fondeur qui devient « la troisième main de l’artiste ».
Il faut préciser toutefois que les fondeurs n’ont jamais prétendus supplanter les artistes, ils se définissent comme des exécutants minutieux et fidèle des modèles qui leur sont confié. En bons professionnels, ils s’attachent à reproduire la pièce en respectant l’esprit et la sensibilité de l’artiste.

Albert Susse a très tôt cherché à établir des liens d’étroite collaboration entre le sculpteur et le fondeur. Dés 1893 il écrit : « C’est aux fabricants de bronzes qu’il appartient de venir, à cet égard, en aide aux artistes en se mettant en mesure d’être leurs collaborateurs vigilants, habiles à interpréter leurs œuvres sans les trahir »

Les grandes fonderies qui emploient plusieurs centaines d’ouvriers vont contribuer à démocratiser la sculpture qui devient un produit de consommation vendu sur catalogue. Les fondeurs deviennent rapidement également éditeurs, contractant avec des sculpteurs pour un ou plusieurs modèles, voire pour la totalité de leur œuvre pour des périodes limitées ou à vie.

Même si quelques détracteurs défendent la pièce unique, le public de l’époque, peu sensibilisé à la notion de rareté, reste conquis. Il faudra attendre encore de nombreuses années pour que la réglementation évolue et impose des tirages limités et numérotés.

J.F Pompon ; Panthère noire marchant

La qualité et le nombre considérable de bronzes animaliers qui voient le jour au cours du XIXe siècle illustrent à l’évidence qu’il s’agit bien de l’âge d’or. Les meilleurs sculpteurs se sont intéressés à ces thèmes représentés chaque année au Salon.

Il faut bien admettre que cette abondante production a pu parfois donner lieu à des fontes peu soignées, cependant, grâce à la vigilance et à l’habilité des fondeurs, les pièces réalisées même en grandes séries sont dans leur ensemble de bonne qualité.

Rembrandt Bugatti ; Grand tigre royal

A la fin du XIXe siècle et au début du XXe, des sculpteurs animaliers vont adopter un nouveau style directement inspiré du courant impressionniste initié par les peintres.

Edgar Degas, à la fois peintre et sculpteur va ouvrir la voie suivi par Bugatti et Pompon lesquels représentent les deux grandes figures de la sculpture animalière impressionniste. Pour apprivoiser la lumière et traduire l’impression ressentie face à l’animal, ces artistes emploient des méthodes différentes. Rembrandt Bugatti procède par touches, tout comme les peintres qui juxtaposent des touches colorées sur leur toile, quant à François pompon, il dépouille ses modèles à l’extrême, leur conférant une surface lisse sur laquelle vient jouer la lumière.
La réalité objective et anatomique du modèle s’efface devant la représentation imaginée par son auteur qui rompt délibérément avec le passé. L’œuvre de ces deux sculpteurs marque un tournant dans la sculpture animalière, annonciateur de nouvelles approches qui vont se poursuivre au XXe siècle.

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