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Herbicides et cancer

Les herbicides sont des composés minéraux ou organiques utilisés de façon répétée et routinière à notre époque sur des surfaces étendues en agriculture, pour entretenir jardins et parcs (usage et traitement dans le acdre de l’horticulture), mais aussi le long des routes et des voies ferrées.

Dans les années 70, l’hypothèse de la responsabilité d’un contaminant associé à un herbicide a déjà été soulevée. Il s’agit de la dioxine (ou 2,3,7,8 tétrachlorodibenzodioxine ou TCDD), contaminant le 2,4,5 T (ou acide trichlorophénoxyacétique), en raison du mode de synthèse industrielle de cet herbicide.

Le 2,4,5,T a été utilisé comme défoliant pendant la guerre du Vietnam ; cet herbicide (ou son contaminant) a été rendu responsable d’une augmentation du nombre d’hépatocarcinomes constatée dans la région.

En Suède, le 2,4,5 T aurait provoqué chez les personnes l’utilisant pour traiter les voies ferrées, des sarcomes des tissus mous, toujours en raison de la présence dans l’herbicide de ce contaminant, le TCDD.

Ces deux études ont été controversées.

Le 2,4,5 T a été utilisé comme défoliant pendant la guerre du Vietnam ; cet herbicide (ou son contaminant), a été rendu responsable d’une augmentation du nombre d’hépatocarcinomes constatée dans cette région.

En Suède, le 2,4,5 T aurait provoqué chez les personnes l’utilisant pour traiter les voies ferrées, des sarcomes des tissus mous, toujours en raison de la présence dans l’herbicide de ce contaminant, le TCDD.

Ces deux études ont été controversées.

Il faut souligner le fait qu’actuellement la contamination du le 2,4,5 T par le TCDD s’est abaissée à 0,1 part pour million en raison de l’amélioration des techniques de fabrication industrielle.

Plus récemment, plusieurs travaux dont ceux de HOAR réalisés dans le Kansas en 1988, ont mis en évidence l’existence d’une corrélation entre l’exposition à des herbicides contenant des acides phénoxyacétiques (1) et un risque accru de lymphome non-hodgkinien.

L’étude HOAR montre que le risque dépend :
- du nombre annuel de jours d’exposition et non de celui des années d’utilisation (le risque augmente nettement lorsque l’utilisation dépasse 20 jours) ;
- de l’importance de la période écoulée depuis l’exposition initiale (cette donnée peut s’expliquer par une longue période de latence pour le lymphome non-hodgkinien et/ou une contamination des herbicides par des carcinogènes) ;
- du mode d’utilisation des herbicides : il est accru pour les sujets qui :
. les mélangent et les répandent,
. n’utilisent pas d’équipements de protection tels qu’un masque et des gants de caoutchouc,
. se servent d’un pulvérisateur porté à la main ou sur le dos et non d’un système plus mécanique ;
- de la nature chimique des herbicides employés : le risque est accru uniquement en cas d’utilisation d’acides phénoxy-acétiques et de triazines (2). Il convient de noter que l’utilisation d’insecticides ne modifie pas l’augmentation du risque de lymphome non-hodgkinien provoqué par l’exposition aux herbicides ;
- des antécédents familiaux de lymphome ou de cancer.

En revanche, le risque de lymphome non-hodgkinien ne dépend pas :
- du nombre d’années passées à la ferme,
- du nombre d’hectares,
- du type de culture.

Lorsque l’on considère les sujets en fonction du type histologique et du degré de malignité de leur lymphome non-hodgkinien, on ne voit apparaître aucune différence significative dans les risques liés à l’utilisation d’herbicides et encourus par les différents sous-groupes.

Le mécanisme biologique qui permettrait d’expliquer pourquoi les acides phénoxyacétiques seraient susceptibles de favoriser les lymphomes non-hodgkiniens n’est pas encore élucidé.

La corrélation entre l’exposition à des herbicides contenant des acides phénoxyacétiques et un risque accru de lymphome non-hodgkinien constitue une donnée préoccupante, étant donné l’utilisation des substances chimiques incriminées. En effet, celles-ci entrent dans la fabrication d’herbicides très largement employas et sont également fort utilisés dans de nombreuses branches d’activité (médicaments, bois, cuir, papier, textiles).

BIBLIOGRAPHIE
Dictionnaires des pathologies professionnelles et de médecine du travail, par J.-Ch. Hachet en collaboration avec J.P. Fréjaville – Maloine éditeur, 1988.
Toxicologie d’urgence, par J.-Ch. Hachet – Masson éditeur, collection Abrégés, 1990.
Dictionnaire de toxicologie clinique, par J.-Ch. Hachet – Masson éditeur, 1992.

(1) Les acides phénoxyacétiques font partie des Aryloxyacides ou Phytohormones ; ces herbicides sont absorbés par les feuilles et véhiculés par la sève des plantes ; ils en modifient la croissance :
– acide 2,4 méthyl-chloro-phénoxy-acétique = 2,4 MCPA ;
– acide 2,4 dichloro-phénoxy-acétique = 2,4 D ;
– acide 2,4,5 trichloro-phénoxy-acétique = 2,4,5 T .

(2) Les triazines constituent un autre groupe d’herbicides. Ceux-ci sont absorbés par les racines ; ils inhibent la photosynthèse. L’aminotriazole en particulier, est reconnu comme cancérigène probable.

Art et Biologie no2-2001

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