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Le secourisme

Si les actions lancées par Henri Dunant lors de la campagne d’Italie de 1859 peuvent être considérées comme la préfiguration du secourisme, il fallut attendre 1892 pour voir apparaître une « Société de Secouristes français ». On assista ensuite, lors de la guerre de 1914-1918, au développement du secourisme hospitalier avec « l’Union des Dames de France » (qui deviendra plus tard la Croix-Rouge française) et la « Société des secours aux blessés militaires ». Par la suite le problème de la formation des secouristes fut jugé secondaire et seules quelques associations philanthropiques (la « Société de secouristes français » et la « Croix –Rouge » déjà nommées mais aussi les « hospitaliers sauveteurs bretons », etc.) s’occupèrent de leur instruction. Mais le nouvel essor du secourisme que provoqua la guerre de 1935-1945 aboutit à la création, le 17 juillet 1947, d’un brevet de sauveteur spécialiste dont l’obtention sanctionnait l’étude des soins aux asphyxiés. Plus tard, le « Service national de la protection civile » reconstitué par le décret du 17 novembre 1951 s’appliqua à développer cet enseignement qui conduisit d’abord au brevet de brancardier secouriste (crée le 30 avril 1952) puis au brevet de secourisme (décret du 7 janvier 1966).

Le sauvetage-secourisme du travail

La première étape se situe également à la fin du XIXe siècle. Elle a été préparée par des initiatives telles que la création par Angel Dollfuss en 1867 en Alsace d’une association pour la prévention des accidents de fabrique, ce que nous nommons aujourd’hui les accidents du travail. Car se préoccuper de prévention cela impliqua également le souci de secourir efficacement les victimes. Une notion capitale apparaît avec la loi du 9 avril 1898 : celle de risque professionnel. Pour la première fois, la responsabilité du risque créé par le travail demandé aux salariés par leur employeur, incombait à ce dernier. La direction des entreprises importantes confia alors la gestion de cette charge à des compagnies d’assurance qui s’employèrent à limiter le coût en organisant les secours et la prévention.

Dans le même temps-surtout entre les deux guerres-on observait le développement de services pilotes de médecine du travail, notamment au Gaz de France avec le docteur Barthe. Il se confirma avec la guerre. Le 1er juin 1940, il est publié une recommandation du Ministère du travail qui a trait à l’organisation des services médico-sociaux et de sécurité dans les établissements industriels (JO du 9 juin 1940) :
« Dans les établissements occupant d’une façon habituelle 2000 salariés au moins, le service médical sera assuré à temps complet par un ou plusieurs médecins…

De 1000 à 500 salariés, une infirmière au moins sera attachée à l’établissement…

Au-dessous de 100 salariés, à défaut d’infirmière, un secouriste au moins devra être formé parmi les personnes toujours présentes dans l’établissement. »

On constate que le texte n’aborde pas seulement le thème de la surveillance médicale des salariés mais qu’il mentionne également celui de l’organisation des secours. Il évoque en effet le rôle du secouriste en le situant doublement : par rapport aux spécialistes (médecin, personnel infirmier) et au sein d’un effectif défini avec précision.

Cette recommandation de juin 1940 déboucha sur la loi du 28 juillet 1942. Celle-ci prévoyait la création de services médicaux et sociaux du travail, mais elle ne fut que partiellement appliquée. Annulée à la libération, elle a été remplacée par la loi du 11 octobre 1946 qui sert encore de fondement à l’organisation et au fonctionnement de la médecine du travail actuelle avec son nouveau décret d’application du 20 mars 1979. A partir de 1946, la gestion du risque « accidents du travail et maladies professionnelles » fut assuré par la Sécurité sociale et non plus par les compagnies d’assurance. Cet organisme créa alors dans chaque région des services de prévention des accidents du travail tout en se préoccupant parallèlement d’assurer aux victimes des soins d’urgence corrects et efficaces. Cela se traduisit d’abord par la distribution gratuite aux entreprises, de matériel de premiers soins (notamment pour assurer le traitement des plaies). Une deuxième mesure consista, pour le comité de gestion du Fonds de prévention, à subventionner les associations dont la vocation était l’enseignement du secourisme.

Les étapes qui suivirent se définissent par la mise au point progressive d’un système d’enseignement du secourisme de mieux en mieux adapté aux réalités de l’entreprise : il s’agit de multiplier le nombre des secouristes opérationnels et de parvenir ainsi à une organisation des secours satisfaisante.

Parallèlement, on voit se développer un mouvement destiné à promouvoir le concept essentiel de prévention en milieu de travail.
Voici donc, tant au niveau national qu’au niveau européen, les principales étapes de l’évolution de ces deux principes fondamentaux – prévention et secourisme – bases de toute politique de santé et de sécurité en milieu de travail.

Le secourisme et ses grandes dates

1957 : mise au point par l’institut national de la sécurité et de la Sécurité sociale d’un programme de secourisme pour le monde du travail.

1962 : Une circulaire de la Caisse nationale de la Sécurité sociale fixe de nouvelles modalités pour l’enseignement du secourisme en milieu de travail. Jusque là, la Sécurité sociale ne disposait d’aucun pouvoir de contrôle sur les organismes d’enseignement. Désormais :

• Ces associations doivent signer une convention nationale avec l’Institut national de la sécurité ;

• Seules les CRAM (Caisses régionales d’assurance maladie) peuvent délivrer un certificat de secourisme en milieu de travail.

1966 : Au moment de l’institution du brevet national de secourisme, on envisage la création d’une mention « secourisme du travail ». Le projet sera abandonné par la suite. Le programme du sauvetage-secourisme du travail reste un condensé de celui du brevet national de secourisme. La durée de la formation - 15 à 20 heures en principe – peut atteindre 30 à 40 heures. Aucun recyclage n’est envisagé en milieu du travail.

1968 : L’Institut national de la sécurité devient l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité).

1969-1970 : Une enquête est lancée auprès de différentes CRAM pour dresser un bilan portant sur le comportement des sauveteurs-secourismes du travail. Celui-ci est plutôt inquiétant : si bon nombre d’entre eux restent inefficaces, certains se révèlent même dangereux car ils se livrent à des interventions intempestives qui aggravent encore l’état des victimes.

1971 : Elaboration d’un programme-type d’intervention (dit en 8 heurs) en cas d’accidents, par un groupe de spécialistes : deux médecins, cinq contrôleurs de sécurité également moniteurs nationaux de secourisme.

1972-1973 : Expérimentation, de ce programme, notamment en Aquitaine. Pour compléter la formation, on prévoit trois recyclages de deux heures chacun à six mois d’intervalle.

1974 : La nouvelle formation est étendue à tout le territoire.

1975 : Un certain mouvement en faveur du service SCT, Sécurité et conditions de travail, se concrétise grâce à l’accord cadre du 17 mars art.22 recommandant que « chaque fois que les effectifs et la nature des travaux le justifient » soit créé un service sécurité.

1978 : la nouvelle formation est adoptée par la Protection Civile pour les candidats au permis de conduire.

1979 : L’article R.231-37 du décret no 79-228 du 20 mars donne des précisions sur le contenu, en matière de secourisme, de la formation des travailleurs à la sécurité dans l’entreprise (prévue par la loi no 76-1106 du 6 décembre 1976). Le décret no 79-231 du 20 mars également, indique pour sa part que le médecin du travail est obligatoirement associé à cette formation ainsi qu’à celle des sauveteurs-secouristes du travail (art. R241-42).

1980 : Les arrêtés du 18 novembre, vu le décret no 77-17 du 4 janvier 1977 relatif à l’enseignement et à la pratique du secourisme, définissent l’initiation aux gestes élémentaires de survie ou GES.

1982 : Le décret no 82-453 du 28 mai intitulé « Hygiène et sécurité du travail et prévention médicale dans la fonction publique » (complété ultérieurement par celui du 23 novembre 1983) met fin à la dispense dont bénéficiaient les administrations et établissements publics quant aux obligations prévues en matière d’hygiène et sécurité du travail, et instaure des comités d’hygiène et de sécurité ou CHS dans la fonction publique d’Etat.

La loi no 82-1097 du 23 décembre donne naissance au CHSCT, Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail, et confie à cette nouvelle instance les moyens nécessaires à l’exercice de larges attributions en matière d’hygiène et de prévention des accidents du travail (art. L.236-1 à L.236-13).

Elle introduit l’article L.236-12 stipulant que des décrets en Conseil d’Etat adapteront les dispositions relatives au CHSCT aux administrations et établissements publics de l’Etat et des collectivités territoriales, ainsi qu’aux entreprises ou établissements où le personnel est dispersé, et ceux opérant sur un même site, dans un même immeuble ou un même local. Elle prévoit également (art. L 231-2) la création d’organismes de branche, « organismes professionnels d’hygiène de sécurité et des conditions de travail constitués dans les branches d’activité à haut risque ». L’article L. 231-2 ne trouvera malheureusement son application que dans un seul domaine, celui du Bâtiment et des travaux publics.

1983-1984 : Le décret no 83-844 du 23 septembre 1983 associé à la circulaire du 25 octobre 1983 et le décret no 84-981 du 2 novembre 1984 associé à la circulaire du 14 mai 1985, donnent toutes précisions relatives au CHSCT ainsi qu’à la formation de ses membres (art. R.236-1 à R. 236-22, remplaçant les anciens articles R. 231-1 à R. 231-11).

1985 : Le décret no 85-603 du 10 juin introduit par l’article L. 236-12 et la loi du 23 décembre 1982, étend le CHSCT à la fonction publique territoriale.

Le décret du 4 juillet pris en application de l’article L.231-2 (loi no 82-1097) du 23 décembre 1982) constitue l’OPPBTP, organisme professionnel de prévention du Bâtiment et des Travaux Publics, (dont les fondements avaient été posés par l’arrêté du 9 août 1947), auquel doivent adhérer toutes les entreprises du Bâtiment et des Travaux Publics.

La loi no 85-10 du 3 janvier (art. L.231-1) prévoit que des décrets Conseil d’Etat pourront adapter les dispositions du Code du travail relatives au CHSCT aux conditions particulières de fonctionnement des « établissements publics à caractère industriel et commercial et des établissements publics déterminés par décrets qui assurent tout à la fois une mission de service public à caractère administratif et à caractère industriel et commercial lorsqu’ils emploient du personnel dans des les conditions de droit privé », assurant ainsi à leurs salariés les mêmes conditions de sécurité.

Ainsi, le décret du 19 juillet qui fixe la règlementation au Ministère de la Défense en matière d’hygiène, de sécurité et de prévention des accidents de travail et maladies professionnelles, prévoit pour le personnel civil la création de CHSCT dans les établissements dont l’importance des effectifs ou la nature des risques professionnels le justifient (arrêté du 22 juillet 1985).
De même, le décret no 85-946 du 16 août introduit les CHSCT (art R. 236-23 à R. 236-29) dans les établissements ressortissant du Code de la Santé Publique (art. L.792) et les syndicats interhospitaliers.
Le décret no 82-155 du 4 novembre pris en application de l’article 9 de la loi du 23 décembre 1982, adapte les dispositions règlementaires du code du travail concernant les CHSCT aux entreprises d’armement maritimes (art. R.742-8-1 à R. 742-8-13)
1987 : Le décret no 87-113 du 12 février étend l’obligation d’instituer des CHSCT aux exploitations de mines et carrières (art. R. 711-9 à R.77-13).

1991 : La loi no 91-1 du 3 janvier prévoit l’institution de commissions d’hygiène et de sécurité dans les établissements d’enseignement technique et professionnel (art. L.231-1).
Le décret no 91-1194 du 27 novembre pris en vertu de cette loi en adapte les modalités d’application en fonction des particularités propres aux établissements.
La loi no 91-1414 du 31 décembre prise en application des directives européennes en matière de santé et de sécurité au travail, et transposant celles-ci en droit français, vient modifier la loi no 82-1097 du 23 décembre 1982, instigatrice des CHSCT, par divers textes législatifs ou règlementaires.
Le décret no 91-843 du 30 août définit l’attestation de formation aux premiers secours ou AFPS ainsi que le brevet national des premiers secours ou BNPS (équivalent de l’ancien BNS) validant cette formation.

1992 : Le décret no 92-514 du 12 juin vient compléter et modifier celui du 30 août par l’institution d’un brevet national de moniteur des premiers secours (dont le programme sera défini par l’arrêté du 8 juillet) et la création d’une commission nationale du secourisme.
Enfin l’institution, en vertu du décret no 92-1195 du 5 novembre, d’un brevet national d’instructeur de secourisme assure la formation des moniteurs des premiers secours et le contrôle de leur enseignement.
La loi no 92-1179 du 2 novembre confie au CHSCT un rôle de prévention en matière de harcèlement sexuel.
A la faveur de l’article L.236-12 introduit par la loi no 82-1097 du 23 décembre 1982, le décret no 92-158 du 20 février détermine les prescriptions particulières d’hygiène et de sécurité applicables aux travaux effectués dans un établissement par une entreprise extérieure (art. R.237-1 à R.237-28) et fixe les compétences spécifiques du CHSCT de l’entreprise utilisatrice (art. R.237-26 et R.237-27) et celles du CHSCT de l’entreprise extérieure (art. R. 237-28).

1993 : Le décret no 93-449 du 23 mars établit la liste des documents devant être soumis au CHSCT (art. R.236-10-1 nouveau) selon les règles définies par l’article R.236-8, d’une part à titre consultatif, d’autre part à titre informatif.
La circulaire no 93/15 du 25 mars relative à l’application de la loi no 82-1097 du 23 décembre 1982 modifiée par la loi no 91-1414 du 13 décembre 1991 vient remplacer celle du 25 octobre 1983, et donne toutes précisions relatives au fonctionnement, missions et prérogatives du CHSCT.

1992-1993 : L’année européenne « pour la sécurité, l’hygiène et la santé sur le lieu du travail » donnera lieu à de nombreuses manifestations tant au plan national qu’au plan régional.

Ainsi parmi les plus significatives peuvent être citées :
• Le salon « Protech », environnement, protection et sécurité (13-16 mars à Alès) présentant les mesures européennes prises dans le domaine santé-sécurité ;

• Le Festival de Communication du Creusot (avril 1992) ;

• La Rencontre Européenne de Médecine du Travail à Nantes (juin 1992) ;

• Le 3e Forum international Travail-Santé ou FITS qui se tient à Paris les 8 - 9 septembre 1992 par le Ministère du travail et la Caisse Nationale d’Assurance Maladie ;

• 19 forums régionaux, d’octobre 1992 à janvier 1993, organisés par les directions régionales du travail et de l’emploi et les Caisses régionales d’Assurance Maladie afin d’adapter à l’échelle régionale les mesures européennes et nationales ;

• la foire-exposition de Mantes-la-Ville (12-20 septembre 1992) ;

• un colloque de la société de Médecine, d’hygiène et de Sécurité au travail à Strasbourg (25 septembre 1992) ;

• un colloque de l’Union des Industries Chimiques (15 octobre 1992) ;

• les entretiens de La Rochelle (19 et 23 octobre 1992) ;

• un colloque international du Comité AISS recherche à Strasbourg (22 et 23 octobre 1992) ;

• le Forum Travail-Sécurité à Mantes-la-Ville (9-15 novembre 1992) ;

• la diffusion d’un magazine audiovisuel sur la Médecine du Travail sur la télé locale 8 mont Blanc (19 novembre 1992) ;

• le forum « Sciences et Sécurité » du CNRS à Strasbourg (9 et 11 décembre 1992) ;

• un colloque européen sur « les collectivités territoriales et la sécurité » (Lyon, février 1993) ;

• les journées-débats sur les pratiques européennes de prévention par l’association Villermé (INT Lyon, 15-17 février 1993) ;

Dans le cadre de ces manifestations de l’année européenne, les entreprises de l’industrie, du BTP et des services sont invitées à concourir pour l’obtention du Prix Albert Thomas, décerné en février 1993 par le Ministère du Travail dans chacune de ces branches à une PME et une grande entreprise ayant mené une politique performante en matière de prévention et sécurité (et obtenu des taux de fréquence et de gravité des accidents du travail inférieurs à la moyenne de la branche.)
L’année européenne 1992-1993 aura ainsi été l’occasion de nombreuses mobilisations et initiatives, suscitant une prise de conscience collective dont les effets bénéfiques sont espérés se poursuivre sur bien des années encore…

Arrêté du 8 mars 1993 portant création de la formation aux premiers secours routiers.

Arrêté du 24 décembre 1993 portant création de « l’attestation de formation complémentaire aux premiers secours avec matériel » (A.F.C.P.S.A.M).

1994 : la Fédération Internationale de Sauvetage est remplacée par l’I.L.S (International Life Saving).

1995 : Mise en place de la C.U.M.P (Cellule d’Urgence médico-psychologique)

1996 : Loi du 3 mai portant organisation des S.D.I.S (Services Départementaux d’Incendie et des Secours). Afin d’optimiser les moyens mis en œuvre, la logistique confiée auparavant aux communes est portée au niveau départemental et plus précisément est confiées à un établissement de statut public spécialisé : le S.D.I.S.

1997 : Décret no 97-47 du 20 janvier portant diverses mesures relatives au secourisme. Création de l’O.N.S (Observatoire National du Secourisme) placé sous l’autorité du Ministère en charge de la sécurité civile et validé par l’Académie de Médecine et le Ministère de la Santé. Cette instance est composée de 17 membres : 17 membres issus de différentes institutions, ministères ou associations. Il dispose de 3 commissions :

• formation

• internationale

• emploi.

1998 : Arrêté du 16 mars 1998 relatif à la formation aux premiers secours sur la route. Mise en place d’une attestation de formation complémentaire aux premiers secours sur la route (A.F.C.P.S.S.R).

2000 : Arrêté du 24 mai portant sur l’organisation de la formation
continue dans le domaine des premiers secours.

2004 : Première formation à l’utilisation du défibrillateur semi automatique (D.S.A). Un stage expérimental destiné au grand public est organisé à Hyères en octobre 2004 par la Fédération françaises des secouristes et formateurs policiers (F.F.S.F.P).

2007 : Décret no 2007-705 du 4 mai relatif à l’utilisation des défibrillateurs automatisés externes par des personnes qui n’appartiennent pas au corps médical. Ainsi toute personne même non médecin est habilitée à utiliser un défibrillateur automatisé externe, entièrement ou semi-automatique (Article R-6311 à R-6311/16)
Création du P.S.C. 1 (Prévention aux secours civiques de niveau 1) comportant l’apprentissage du défibrillateur automatique externe (remplace l’Attestation de formation aux premiers secours).

Le secourisme au niveau européen

1967 : le Conseil de l’Europe intègre à son programme de travail inter-gouvernemental le concept de « l’humanisation des mesures destinées à protéger la santé des travailleurs sur les lieux de travail ».

1972 : Lors de sa réunion du 18 février, le comité des ministres adopte la résolution R.72-5 définissant les principes d’organisation et de fonctionnement des services de médecine du travail.

Afin de promouvoir l’importance du rôle des services de sécurité, « rôle complémentaire à celui de médecin du travail », les ministres mettent en œuvre l’élaboration d’une étude comparative intitulée « Fonctions et statuts des services et ingénieurs de sécurité ».

1972-1973-1975 : L’Autriche, la RFA et la Belgique instaurent respectivement un service de sécurité obligatoire dans leurs entreprises.

1976 : La résolution R.76-1 prise en Conseil du 20 janvier recommande aux états membres la création de services de sécurité.

1977-1978 : deux propositions de loi visant à institutionnaliser le service de sécurité dans les entreprises françaises sont bloquées au niveau du ministère.

1978 : L’élaboration du Conseil du 29 juin d’un programme d’action européen en matière de santé et de sécurité sur le lieu de travail pose la première pierre d’une politique communautaire destinée à améliorer le degré de sécurité pour l’ensemble des travailleurs de la CEE.

A cet effet, et à la suite de la publication d’études révélant la présence d’angiosarcomes chez les travailleurs exposés, est adoptée la directive 78/610/CEE instaurant la protection sanitaire des travailleurs contre les risques présentés par le chlorure de vinyle monomère. Elle sera d’ailleurs la première directive fixant des valeurs limites d’exposition.

1979 : Le 27 mars, l’association internationale de l’inspection du travail organise à paris un colloque sur le thème « objectifs prioritaires pour la prévention des risques ».

1980 : Adoption de la directive cadre 80/110/CEE du 27 novembre visant à protéger les travailleurs contre les risques liés à une exposition à des agents chimiques, physiques et biologiques pendant le travail (art.100). Modifiée ultérieurement par la directive 88/642/CEE du 16 décembre 1988, elle donnera naissance à plusieurs directives particulières concernant les risques d’exposition :

• au plomb, directive 82/605/CEE

• à l’amiante, directive 83/477/CEE

• au bruit, directive 86/188/CEE

• aux amines aromatiques, directive 88/364/CEE ;
et en 1991, la directive 91/322/CEE fixe les valeurs limites d’exposition professionnelle.

1984 : La recommandation no R.84-24 sur la contribution de la Sécurité Sociale aux mesures préventives consacre une rubrique spécifique à la prévention des accidents de travail et maladies professionnelles.

Faisant suite au programme du 29 juin 1978, le Conseil du 27 février élabore un deuxième programme visant à ce que fin 1988 des améliorations soient apportées dans les domaines concernant :

• la prévention en milieu de travail (mesures ergonomiques, mesures de protection contre les substances et les situations dangereuses) ;

• la mise en place et le rôle de conseillers en ce domaine notamment dans les petites et moyennes entreprises ;

• la formation et l’information des travailleurs en matière de santé et de sécurité ;

• l’élaboration de données statistiques concernant les accidents et maladies professionnelles ;

• la recherche et la coopération au niveau communautaire en matière de santé et de sécurité en milieu de travail.

1986 : La loi du 6 janvier 1986 portant création des SAMU, leur donne pour mission de « porter les secours médicaux en quelqu’endroit que soit la victime ».

La signature, le 1er décembre par les douze pays membres de la CEE d’un Acte Unique Européen, expression d’une politique commune de prévention et de santé sur le lieu de travail, met en œuvre un nouveau programme d’action (sécurité et ergonomie, santé et hygiène, information et formation, initiatives spécifiques pour les PME, dialogue social) à réaliser d’ici le 31 décembre 1992.

Cet Acte Unique Européen ajoute au Traité de Rome les articles 118 A et 100 A qui constitueront les bases juridiques de l’intégration et de l’harmonisation des conditions de travail selon un système de prescriptions minimales à haut niveau sécuritaire.

1987 : La Commission Européenne confirme par une nouvelle résolution les options du programme du 29 juin 1978.

1988 : Et, donnant suit à ce programme du 29 juin 1978, elle présente au Conseil du 11 mars, une proposition directive prévoyant la création de services de prévention.

1989 : Lors du Conseil du 12 juin, la directive-cadre 89/391/CEE, s’inspirant de la résolution R.76-1 du 20 janvier 1976 adopte les services de sécurité.

De cette directive cadre découleront diverses directives particulières fixant « les prescriptions minimales de sécurité et de santé » et couvrant l’ensemble des risques auxquels peuvent être exposés les travailleurs.

• pour les lieux de travail : 1ere directive particulière 89/654/CEE ;

• pour les équipements de travail : 2e directive particulière 89/655/CEE ;

• pour les EPI : 3e directive particulière 89/656/CEE ;

• pour la manutention manuelle : 4e directive particulière 90/269/CEE ;

• pour les écrans de visualisation : 5e directive particulière 90/270/CEE ;

• pour les agents cancérigènes : 6e directive particulière 90/394/CEE ;

• pour les agents biologiques : 7e directive particulière 90/679/CEE ;

• pour les chantiers temporaires ou mobiles : 8e directive particulière 92/57/CEE ;

• pour la signalisation : 9e directive particulière 92/58/CEE ;

• pour les femmes enceintes : 10e directives particulière 92/85/CEE ;

• pour les industries extractives par forage : 11e directive particulière 82/91/CEE ;

• pour les industries extractives à ciel ouvert : 12e directive particulière 92/104/CEE ;

D’autres directives viendront encore, ainsi :

• la directive 91/383/CEE du 25 juin 1991 concernant le travail temporaire ;
• la directive 92/29/CEE du 31 mars 1992 concernant l’assistance médicale à bord des navires.

Afin de concrétiser les programmes du 29 juin 1978 et du 1er décembre 1986, et de réaliser au cœur de l’entreprise une Europe 1992 de l’ergonomie, de l’hygiène et de la sécurité, la directive cadre 89/391/CEE du 12 juin 1989 aura posé les lignes maîtresses de la mise en place de l’harmonisation des « mesures visant à promouvoir l’amélioration de la sécurité et de la santé des travailleurs sur le lieu de travail ».

1992 : C’est dans cette continuité que s’ouvre le 12 mars à Lisbonne l’année européenne pour la sécurité, l’hygiène et la santé sur le lieu de travail, mobilisant ainsi l’opinion publique par une vaste campagne de sensibilisation en faveur d’une amélioration de la sécurité et de la santé au travail.

Au mois de juin se tient à Nantes la Rencontre Européenne de Médecine du Travail.

1993 : Le Congrès international de Santé au Travail réunissant à Nice, du 26 septembre au 2 octobre, 4000 spécialistes de 88 pays, révèle la suprématie incontestable du système français de Médecine du Travail, et engage cette dernière dans la voie d’une plus large contribution à l’amélioration de la Santé Publique.

Quelques dates :

• 6 septembre 2008 : Congrès national de la protection civile.

• 13 septembre 2008 : Journée mondiale des premiers secours.

• 27 septembre 2008 : 1er Salon européen des secours.

A.F.A.T.M. Février 2008

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