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Néphrites professionnelles

La fréquence relativement importante des agressions toxiques en milieu professionnel s’explique par :

· Le rôle d’émonctoire du rein,

· La multiplication des produits toxiques à usage industriel,
commercial ou ménager.

La grande majorité des agressions rénales sont le fait d’agents chimiques toxiques.

Il convient de distinguer les atteintes :

· Tubulaires : l’épithélium lésé pouvant régénérer, après élimination du toxique, le pronostic est relativement favorable.

· Glomérulaires : elles sont fréquemment irréversibles et aboutissent plus ou moins insidieusement à une insuffisance rénale avec hypertension et hyperazotémie.

On constate également une différence importante opposant les intoxications aiguës et chronique :

· Lorsqu’il s’agit d’une intoxication aiguë, toutes les structures rénales sont susceptibles d’être atteintes.

· L’intoxication chronique met clairement en évidence l’affinité de l’agent agressif pour une structure rénale particulière.

Il existe plusieurs modalités d’agression toxique :

· Par voie digestive : elle présente un danger moindre car elle est précédée par la détoxication hépatique.
· Par voie percutanée
· Par voie pulmonaire
Dans les deux cas précédents (surtout le dernier), le rein est immédiatement touché.

Outre l’action d’un agent toxique, le rein peut également subir :

· Une agression d’origine infectieuse,
· Un phénomène de choc avec hémorragie grave,
· Des lésions tubulaires lors d’une hémolyse ou d’une méthémoglobinisation : elles sont l’aboutissement de phénomènes vasculaires, hémodynamiques, anorexiques. Dans les cas les plus sérieux, on observe à la fois une atteinte du glomérule et du tubule (rein de choc).

Prévention-Réparation

Prévention

· Prévention médicale

Les sujets porteurs d’une néphropathie antérieure (fortiori si elle est évolutive) seront déclarés inapte à occuper des postes de travail exposant à un risque néphrotoxique . en cas de doute, le médecin se fondera sur les résultats d’une exploration fonctionnelle rénale pratiquée en milieu spécialisé pour se prononcer sur l’inaptitude professionnelle de l’intéressé.

Le médecin du travail exercera une surveillance rénale particulière sur tous les salariés exposés au risques néphrotoxiques. Elle portera notamment sur la recherche et le dosage des protéines urinaires (protéines totales,b2), microglobulines) et sur dosage de créatinine sanguine.

Prévention technique

Elle passe par :

· Le remplacement –chaque fois que cela est possible – d’un agent néphrotoxique par un produit ne présentant pas ou peu de risques pour le rein.

· L’élimination du toxique du poste de travail. On aura recours à des techniques telles que l’extraction sous hotte ou sous vide des vapeurs , la manipulation en vase clos.

· Le rappel (notamment par le médecin du travail) aux salariés exposés, des règles élémentaires d’hygiène et de sécurité qu’il convient d’observer rigoureusement au cours de la manipulation des produits toxiques et plus généralement au sein de l’entreprise.

Réparation

Elle n’existe que pour certaines néphrites aiguës ou chroniques par exemple celles qui sont provoquées par :

· Les brucelloses (TRG no 24 et TRA no 6)
· Les leptospiroses (TRG no 19 et TRA no 5)
· Le cadmium (TRG no 61)
· L’hydrogène arsénié (TRG no 21)
· Le mercure (TRG no 2 et TRA no 12)
· Le plomb 5TRG no 1 et TRA no 18)
· Le tétrachloréthane (TRG no 3)
· Le tétrachlorure de carbone (TRG no 11 et TRA no 9).

Tout médecin du travail ou tout médecin traitant doit déclarer à l’inspection du travail et à la Caisse de Sécurité sociale (conformément à l’article L500 du Code de la Sécurité Sociale) toutes les atteintes rénales qu’il juge d’origine professionnelle et qui ne sont pas encore considérées comme telles afin de contribuer à leur inscription ultérieure à un tableau des maladies professionnelles indemnisables.

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