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VAN GOGH Vincent (1853 - 1891)

Autoportrait, 1887

Vincent Willem Van Gogh naît le 30 mars 1853 à Groot-Zundert, un village du Brabant aux Pays-Bas. Il est le fils d’un pasteur et le petit fils, par sa mère, d’un relieur de la Haye. Un an jour pour jour avant sa naissance, sa mère avait mis au monde un autre fils, un bébé mort-né que le couple Van Gogh avait prénommé également Vincent Willem. Le fait de recevoir le même prénom que son frère mort-né, associé à une coïncidence troublante d’anniversaire, pourrait selon certains avoir eu une influence sur le psychisme de Van Gogh. En 1857, naît son frère Théodorus (dit Théo) dont il sera très proche et qui l’aidera dans les moments difficiles. Il entretiendra avec lui une correspondance très suivie, près de 700 lettres connues, qui constitue un témoignage unique et émouvant sur la vie de cet artiste. Car pendant longtemps, Vincent Van Gogh cherchera sa voie. Et sa vie d’inquiétude, associée à la tragédie de son suicide fera de lui un symbole du malaise existentiel de l’Homme.

Après une scolarité à l’école publique de Zundert, le jeune Vincent Van Gogh est mis en pension. Il apprend le français, l’anglais, et l’allemand et s’exerce au dessin ; ses résultats sont bons mais pourtant ses parents le retirent du lycée en pleine année scolaire. A 16 ans, en 1869, ils l’envoient en formation dans la galerie d’art de son oncle et dès l’âge de 20 ans, il entre comme commis auprès du marchand d’art Goupil et Cie, grâce à son oncle Vincent. Satisfaite de son travail, la galerie l’envoie dans l’une de ses succursales à Londres. C’est une période heureuse de sa vie mais qui sera de courte durée car son père et son oncle décident de le faire venir à Paris. Là, il ne se sent pas à l’aise, délaisse son travail et finit par se faire licencier le 1er avril 1876. En fait, contrairement à son frère Théo qui sera un marchant avisé, Vincent Van Gogh ne s’intéresse pas aux affaires de l’art. Son but est alors de se consacrer aux pauvres ; il se sent une vocation spirituelle et religieuse. Aussi, pendant deux ans il étudie intensément la bible et se met à évangéliser, en tant que missionnaire libre, dans le milieu des paysans et des mineurs. Il est très marqué par leur pauvreté et leur dénuement.

Les Moissonneuses ; huille sur toile, 1888

En 1878, après des allers et retours entre les Pays Bas et l’Angleterre, et son échec dans ses études de théologie, il doit faire le deuil de son souhait de devenir pasteur. A la fin de l’année, il commence à dessiner et à peindre. Il admire Jean-François Millet dont il copie les œuvres et il reçoit les conseils du peintre Mauve. A cette époque, sans le sou, il revient vivre chez ses parents.Mais il ne s’entend plus avec son père et l’ambiance devient vite insupportable. Son père envisage même de le faire interner à l’asile de Geel. Il quitte la maison familiale.

Portrait du père Tanguy, 1887-1888

Son frère Théo lui conseille de persévérer dans sa peinture et ses dessins. Il se rend alors à La Haye pour prendre des cours et approfondir son art. Les études dessinées de cette époque sont empruntées à des sujets réalistes et aux objets familiers les plus humbles, des vieux sabots, des grosses chaussures, des métiers de tisserand. Il dessine aussi des tas de pommes de terre, des nids d’oiseaux, des paysages tristes à mourir et des ciels plombés. Déjà, le fond de sa personnalité tourmentée transparaît dans ses sujets. De cette période sombre et morose, datent : L’intérieur du tisserand (1884), Le paysan à la pipe (1884), Les pommes de terre (1884), Chaumière à la tombée du jour (1885)., … et sa fameuse œuvre Les mangeurs de pommes de terres (1885). C’est cette année là, 1885, que son père, Théodorus, meurt subitement d’une apoplexie. Vincent Van Gogh en est très affecté.

En 1886, il rejoint Théo à Paris au moment de la dernière exposition impressionniste. Ce style pictural est pour lui une révélation. Il déclare « qu’il est aussi nécessaire de passer par l’impressionnisme, maintenant, que cela l’était autrefois de passer par un atelier parisien ». Il est aussi attiré par le pointillisme, le symbolisme, les peintures de Gauguin et les estampes japonaises. Il regarde avec un œil critique les tableaux qu’il a peints jusqu’alors et qui lui apparaissent maintenant sombres et en retard sur leur temps. Il se remet au travail, copie des estampes japonaises et s’atèle à la réalisation de ses propres sujets. Sa peinture évolue vers les couleurs vibrantes et les touches caractéristiques des impressionnistes. La Guinguette et Le moulin de la Galette (vers 1886), sont encore des œuvres de transition entre sa peinture sombre et celle influencée par le milieu artistique parisien. Mais, Jardinets sur la Butte Montmartre et Devant un restaurant d’Asnières, montrent combien les couleurs se font plus ardentes. En outre, preuve de l’influence des maîtres de l’estampe japonaise, il peint de plus en plus par touches « bâtonnets ».

La ronde des prisonniers, d’après Doré, 1890

Il rêve alors de partir vers le soleil, peut-être vers le pays du soleil levant. Mais c’est à Arles qu’il va : « Je me suis rendu dans le Midi, écrit-il, et je m’y suis lancé dans le travail pour mille raisons. Vouloir voir une autre lumière, croire que regarder la nature sous un ciel plus clair peut nous donner une idée plus juste de la façon de sentir et de dessiner des japonais, vouloir enfin voir ce soleil plus fort ». Cette période d’Arles, qui va de février 1888 à mai 1889, est une période faste pour sa peinture. Son inspiration est décuplée, tout son environnement l’inspire : il peint 190 tableaux ! La Crau ; Nuit étoilée ;

La nuit étoilée, 1888

Le café le soir ; La maison de Vincent à Arles ; Les tournesols ; Le pont-levis ; Le fauteuil de Gauguin ; L’Arlésienne ; … ne sont que quelques titres parmi cette abondante production. Il est en accord total avec cette terre brûlée par le soleil et par la force du mistral. Ce décor résonne dans ses toiles de façon exacerbée. Les spirales colorées, les volutes enflammées, le paysage mobile et sans cesse en évolution, se pressent sur sa toile en des formes violemment torturées. Il croyait trouver la sérénité et l’équilibre sur cette terre du sud, mais la frénésie créatrice qu’elle suscite en lui l’épuise nerveusement. Le 23 octobre 1888, Gauguin le rejoint à Arles. Van Gogh, qui espère travailler avec lui, l’attend avec enthousiasme. Il a loué et aménagé pour eux la Maison jaune, située place Lamartine où il souhaite réaliser son rêve d’une communauté d’artistes. Mais à la veille de Noël 1888, à la suite d’une discussion avec Gauguin il se précipite sur lui rasoir à la main. Gauguin s’échappe. Durant la nuit, Van Gogh, pris d’une crise de folie, se coupe un morceau de l’oreille gauche.

En mai 1889, il est interné à sa demande à l’asile de Saint Rémy de Provence. Il continue à peindre sous la surveillance du personnel médical. Il peint la campagne alentour et ses œuvres se parent de couleurs chaudes et vives, les traits sont plus ronds et plus appuyés. Ses toiles acquièrent une intensité poétique d’une exceptionnelle beauté. Jamais peut-être n’a-t-il si bien peint. Au total, ce sont 150 toiles qu’il produit durant son séjour à l’asile, parmi lesquelles on compte de nombreux chefs d’œuvres : Les cyprès ; Le blé jaune ; Le champ d’oliviers ; La route aux cyprès ; Au bord des Alpilles ; La chambre de Van Gogh à Arles ; … Ses toiles seront exposées au Salon des indépendants grâce à son frère Théo.

Portrait du docteur Gachet, 1890

En 1890, sur les conseils de son ami le peintre Camille Pissarro, il s’installe à Auvers-sur-Oise où le docteur Gachet, ami des impressionnistes le soigne. Il est entouré affectivement et il semble trouver l’apaisement. Il peint 70 toiles en 69 jours ! Sa palette se teinte de couleurs claires et gaies, aux harmonies bleues et vertes. Nombre d’entre elles comportent comme une apparition joyeuse, la fille du docteur Gachet. Il applique dans ses toiles sa technique des volutes et des spirales. Il semble délivré de ses angoisses et avoir trouvé un certain équilibre. Pourtant, le 27 juillet 1890, dans un champ où il peint une toile, il se tire une balle dans la poitrine. Le docteur Gachet le soigne et fait prévenir son frère Théo. Il meurt deux jours après et il est inhumé le lendemain de sa mort au cimetière d’Auvers-sur-Oise.

L’église d’Auvers, 1890

Cette version de la mort de Van Gogh est actuellement remise en cause par deux auteurs américains, Steven Naifeh et Gregory White Smith. Dans leur ouvrage sur la vie de Van Gogh ("Van Gogh : The Life") qui vient d’être publié en octobre 2011, ils accréditent l’idée qu’il ne s’est pas suicidé, mais qu’il a été tué par accident par un jeune homme de 16 ans qui passait ses vacances scolaires dans la région. Ce jour là, accompagné de son frère, il manipulait un fusil défectueux et le coup serait parti malencontreusement. Toujours selon les auteurs, avant de mourir, Van Gogh aurait dit : "Il n’y a personne à blâmer, je voulais moi-même me tuer", ce qui tendrait à prouver qu’il ne s’est pas suicidé, mais qu’il acceptait son sort et ne voulait pas incriminer l’auteur du coup de feu accidentel.

Les circonstances accidentelles de la mort de Van Gogh m’avait déjà été rapportées par Louis Leygue, ancien président de l’Académie des Beaux-Arts, qui les tenaient de Jules Coutan, son professeur à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris. Il est à noter qu’il nous a toujours paru invraisemblable que Van Gogh se soit suicidé d’une balle dans le ventre tirée avec un fusil qui de surcroît avait été mis à sa disposition par un tiers alors que son état dépressif était connu de tous.

La chambre de Vincent à Arles, 1889

Question d’ART - édition GUS’ARTS novembre 2011 - www.gusarts.com

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